Après avoir passé des décennies à attendre ma lettre pour Poudlard et m’être finalement résignée, l’espoir est à nouveau de mise : à en croire Gran, « On ne devient une sorcière qu’à quarante ans ».
Plus que deux ans d’attente, et je pourrai enfin lancer des sorts.
Comme quoi, il ne faut jamais perdre espoir en ses rêves.


Constance a bientôt quarante ans lorsqu’elle découvre que son mari la trompe sous son nez, sur leur lieu de travail… Elle le confronte, demande le divorce et part dans sa vieille voiture, surnommée Crookshanks (Pattenrond pour les lecteurs français, car notre chère Constance est une grande fan d’Harry Potter) et se retrouve, sans même s’en rendre compte, sur le palier de sa grand-mère maternelle, à Creel Creek.
Virée de son précédent emploi de manager geek dans une micro-entreprise, elle décide de prendre un boulot qui ne lui demandera pas les mêmes efforts, et se retrouve caissière dans la supérette de la bourgade.
Seulement voilà, la vie n’est pa prête de lui foutre la paix.
Au détour d’un visionnage de Harry Potter, Gran lui apprend qu’elle n’est autre qu’une sorcière et que sa magie — et son familier — arriveront pour ses quarante ans.
Pour ne rien arranger, elle découvre son patron mort dans son bureau et se retrouve au cœur d’une enquête paranormale qui va tester ses ressources et la plonger dans un monde qu’elle pensait imaginaire jusque-là.
Ne nous mentons pas, j’ai commencé à lire ce roman parce que l’héroïne était une femme proche de la quarantaine. J’étais enchantée de tomber sur une sorcière novice proche de ma branche d’âge. L’intrigue, en elle-même, promettait pas mal de choses. Un cosy-fantasy. Un meurtre dans un patelin perdu au milieu de nulle-part et une petite romance pour faire bonne mesure.
Je vous vois venir à des kilomètres à la ronde. Non, je ne regrette pas d’avoir lu cette histoire. Elle était sympathique, m’a tiré quelques sourires enthousiastes et j’ai adoré passer du temps avec Gran, qui est le sarcasme incarné du haut de ses quatre-vingts ans et n’a plus rien à prouver au monde.
Si certains dialogues ont retenu mon attention, ce n’est malheureusement pas le cas de la romance, que je trouve un brin expéditive. Certes, je peux comprendre le charme du romantic lead, mais je trouve les choses un peu brusquées, comme si les auteurs avaient peur qu’on oublie que cette histoire d’amour existait dans le roman. Heureusement, ce n’est pas le point central de Midlife Curses.
"I wasn’t asking about the magic. I wanted to know if my fortieth birthday party was going to be in a graveyard."
Le côté cosy mystery est bien amené, lui. Cette histoire de meurtre surnaturel est sympathique, et je n’avais en aucun cas vu venir l’antagoniste… Point un peu dommage, toute cette intrigue se résout en un chapitre seulement, et j’avoue avoir eu le sentiment que notre héroïne débutante devenait soudainement une badass de la magie.
Mais ne pensez pas que je regrette cette lecture, car ce n’est en aucun cas l’idée. J’ai passé un moment agréable en compagnie de Constance, et j’ai aimé me prendre à croire que moi aussi, dans deux ans, je deviendrai à mon tour une sorcière avec un familier hors du commun.

Le sort est réussi, mais ne m’a pas transcendée.
Si cette lecture était agréable, je n’en suis pas pour autant sortie avec un besoin irrépressible de me jeter sur les tomes suivants pour découvrir les autres aventures de Constance et ses proches, dans cette petite bourgade qu’est Creel Creek.